Derrière ce titre un peu provocateur, c’est une révolution technologique qui s’opère actuellement dans le monde de la photographie. En effet, si vous vous intéressez quelque peu à l’actualité photographique, cette fin d’année 2018 marque un tournant dans l’histoire de la photo : le début de la fin des appareils de type réflex et la montée en puissance des hybrides. Pourquoi ce changement ? C’est ce que nous allons voir dans cet article…
Mais avant cela, faisons un petit tour en arrière de quelques semaines (fin août)… ou moment ou Nikon a ouvert le bal avec l’annonce de deux nouveaux hybrides plein format, les Nikon Z6 et Z7. Son rival de toujours, Canon a réagi deux semaines plus tard en présentant l’EOS R. Et, fin septembre, c’est Lumix qui annonce que lui aussi se lance dans le plein format en dévoilant les futurs S1 et S1R + son association avec Leica et Sigma pour une monture d’objectif commune (la monture L). En un peu plus d’un mois, la planète photo a donc accouché de 5 nouveaux APN plein format. Et si j’ajoute Fuji qui annonce un nouveau moyen format, le GFX 50R, ça fait 6 nouveaux boitiers à arriver sur le marché ces prochains mois.
Ça fait bien longtemps que l’on avait pas vu autant de nouveautés, et de vraies nouveautés. On se croirait revenu dans les années 2003-2004 avec le lancement des réflex numériques grand public.
Le point commun entre tous ces nouveaux appareils ? Ce sont ce que l’on appelle des hybrides ou encore mirrorless (appareils sans miroir).
L’ensemble de ces annonces signent en quelque sorte l’arrêt de mort à moyen terme d’un système photographique vieux de 60 ans : le réflex.
Qu’est ce qu’un hybride ? Quelle(s) différence(s) avec le réflex ?
Pour ceux qui débutent en photographie, il est important de bien comprendre la différence essentielle qui caractérise ces deux types d’appareils. En fait, c’est très simple, ça tient en un seul mot : la visée.
- Le réflex possède une visée optique. La lumière traverse l’objectif, est réfléchie sur un miroir incliné à 45° puis est guidée jusqu’au viseur grâce à un prisme placé au dessus du miroir. L’utilisateur portant l’oeil au viseur perçoit donc la lumière telle qu’elle rentre dans l’objectif. Lorsque celui-ci appuie sur le déclencheur, le miroir se lève, les rideaux de l’obturateur placé derrière le miroir s’ouvrent, et la lumière vient insoler la surface photosensible (capteur ou film).
- L’hybride, quand à lui, est dépourvu de miroir et de prisme. La lumière traverse toujours l’objectif (encore heureux !) et arrive directement sur la surface du capteur. L’utilisateur portant l’oeil au viseur perçoit donc une vision électronique qui est celle transmise par le capteur.
Ce passage de relai technologique entre le réflex et l’hybride, ce n’est pas rien. Notez que ça fait 59 ans que la célebrissime monture F qui équipe la totalité des réflex Nikon existe. Chez Canon, la monture EF est plus récente même si elle existe quand même depuis 1987.
Si ces deux fabricants, pour ne citer qu’eux, développent une nouvelle gamme de boitiers et inaugurent de nouvelles montures d’objectifs compatibles à ces boitiers, ce n’est pas juste pour faire joli.
Alors, pourquoi ces changements ? tout simplement parce que l’hybride offre des fonctionnalités que ne peut offrir le réflex. Lesquelles ? J’en ai identifié 10…
1. L’hybride, c’est plus petit et plus léger qu’un réflex
La première différence est donc d’ordre visuelle. A taille de capteur identique, l’hybride est plus petit qu’un réflex.
En effet, vu qu’il n’y a plus de miroir et de prisme dans l’hybride, il est possible de rapprocher l’objectif de la surface du capteur (c’est ce que l’on appelle le tirage mécanique). Au final, l’appareil est moins épais, moins haut et donc par voie de conséquence, plus léger. Cela à également pour effet de permettre de simplifier les formules optiques. Elles sont donc théoriquement plus compactes.
2. L’hybride permet de voir l’image obtenue avant d’appuyer sur le déclencheur
C’est le principal avantage de la visée électronique : voir l’image telle qu’elle sera avant même d’avoir à appuyer sur le déclencheur. Si par exemple votre APN est mal réglé (sous exposition par exemple), et bien la scène apparaissant dans le viseur sera plus foncée de ce qu’elle est en réalité. On peut donc corriger en temps réel les paramètres de prise de vue.
De plus, une fois la photo prise, elle s’affiche dans le viseur, ce qui est bien entendu tout à fait impossible avec une visée optique. Il est du coup possible de reprendre une photo dans la foulée tout en conservant le même cadrage.
3. L’hybride peut afficher tout un tas d’informations dans le viseur lors de la prise de vue
Cette visée numérique permet d’afficher bien plus de choses que la scène que l’on s’apprête à photographier. C’est l’équivalent de la visée à l’écran qui équipe les réflex récents. Si l’utilisateur le souhaite, il peut par exemple afficher l’histogramme, les zones sur ou sous exposées, ou encore les zones de netteté (Focus peaking). C’est un sacré plus pour ceux travaillent en mise au point manuelle ou pour gérer très finement la profondeur de champ.
4. L’hybride permet de filmer en ayant l’oeil collé au viseur
A l’exception des réflex Sony qui sont munis d’un miroir semi transparent, les réflex traditionnels imposent de filmer via l’écran du fait que le miroir est en position relevée lors de la prise de vue (la lumière n’arrive plus au viseur). Filmer au viseur peut être intéressant quand la forte luminosité empêche de bien voir ce qui s’affiche sur l’écran. Et puis, on bouge forcément moins lorsque l’on maintient l’appareil contre son oeil et coudes serrés.
5. L’hybride comporte bien plus de collimateurs AF et permet de régler la mise au point sur la quasi totalité de la surface du capteur
La ou les réflex ne peuvent faire la mise au point que sur la zone centrale de l’image, la conception même des hybrides leur permet d’avoir des collimateurs AF positionnés sur la totalité de la surface du capteur. De plus, ces collimateurs sont bien plus nombreux sur les hybrides. Par exemple, Canon annonce pas moins de 5655 positions AF sur son EOS R là ou le 5D mark IV propose 61 collimateurs. Ce système favorise le suivi des sujets mobiles. Les photographes sportifs ou animaliers apprécieront…
6. L’hybride a un mode rafale bien plus rapide que le réflex
On n’imagine pas, modestes utilisateurs d’APN que nous sommes, de ce que c’est que de concevoir un appareil dont le miroir est capable de se lever et se rabaisser 14 fois par seconde, sachant qu’entre chaque vue, le système à le temps de faire la mise au point et que les rideaux présents dans l’obturateur situé derrière le miroir s’ouvrent et se ferment eux aussi 14 fois par seconde.
Et bien avec l’hybride, on en est aujourd’hui à 30 images/s sur les modèles les plus véloces. Si vous vous intéressez à la photographie sportive au animalière, c’est un point à étudier.
De plus, sachez que certains appareils atteignent ces rafales élevées sans le phénomène du « voile noir » propre à la visée réflex.
7. L’hybride permet d’atteindre des vitesses de prise de vue stratosphériques
Si, comme le réflex, l’hybride possède un obturateur mécanique à rideaux pour maîtriser le temps pendant lequel la lumière arrive sur le capteur, il peut également solliciter ce que l’on appelle un obturateur électronique. Résultat : un temps de pose pouvant aller jusqu’à 1/32 000 de seconde. Photographier à très grande ouverture, face au soleil devient donc aujourd’hui possible.
8. L’hybride à un mode de déclenchement qui peut être totalement silencieux
Un miroir qui monte et descend, ça fait forcément du bruit (le fameux clic-clac). En sollicitant l’obturateur électronique à la place de l’obturateur mécanique, il est aujourd’hui possible de rendre la prise de vue totalement silencieuse. Les amateurs de photo animalières ou d’images prises sur le vif apprécieront cette nouvelle façon de travailler.
9. L’hybride offre un choix beaucoup plus important d’optiques qu’un réflex
Cela peut paraître paradoxal. Bien que plus récent, et avec par conséquent un parc d’optiques dédié plus restreint, vous pourrez sans problèmes mettre vos anciens objectifs de réflex sur un futur hybride. Pourquoi ? tout simplement à cause (ou grâce) au tirage mécanique.
Comme je l’ai précisé plus haut, le tirage mécanique correspond à la distance entre le capteur et la baïonnette de fixation présente à l’arrière de l’objectif. Là ou il est important sur un réflex (du fait de la présence du miroir), il est très court sur un hybride. Du coup, il est parfaitement envisageable de mettre un adaptateur entre l’objectif et l’hybride et de réutiliser à peu de frais, ses bonnes vieilles optiques.
Prenons un exemple : la fameuse monture F de chez Nikon (les réflex donc) nécessite un tirage mécanique de 46,5 mm. Elle est de 16 mm sur la nouvelle monture Z qu’ils viennent d’inaugurer (les hybrides). 46,5-16 = 30,5 mm. Avec un adaptateur d’une épaisseur de 30,5 mm, je peux donc parfaitement mettre mes objectifs en monture F sur un boitier conçu pour y mettre des objectifs en monture Z. CQFD !
Encore plus fort, il est tout à fait possible de trouver des adaptateurs permettant de mettre des optiques d’une marque d’objectif sur une autre marque d’hybride. Les fabricants de baïonnettes d’adaptation doivent se frotter les mains !!
10. L’hybride permet de mettre des optiques très lumineuses qui n’existent pas sur un réflex
Enfin, le passage à un faible tirage mécanique associé à une large monture d’objectif abouti à un large cône émergent. Au final, cela permet de simplifier les formules optiques et ça ouvre les portes à la création d’optiques ultra lumineuses. Je pense notamment au 58 mm f0,95 et au 28-70 f2 annoncés respectivement par Nikon et Canon.
Les inconvénients de l’hybride
Bien sur, l’hybride n’a pas que des avantages, il a aussi son lot d’inconvénients…
- En premier lieu, le système de visée. En effet, si j’ai présenté les avantages de la visée électronique tout à l’heure, elle a aussi ses points faibles. Il ne faut pas perdre de vue que celle-ci reste, malgré les progrès technologiques accomplis ces dernières années, moins agréable que sur un réflex. Cette visée peut ne pas convenir à tous le monde. De plus, en regardant dans le viseur et en faisant des mouvements de translation avec l’appareil, il peut y avoir un temps de latence (ça ne va pas aussi vite que la vitesse de la lumière). Pour les photos prises sur le vif, cela peut donc être un problème.
- Ce sont aussi des appareils très énergivores. On fait bien évidemment beaucoup moins de photos avec une charge de batterie pleine sur un hybride que sur un réflex. La faute à qui selon vous ? Au viseur qui a bien entendu besoin d’énergie pour fonctionner.
- Dernier inconvénient important : le capteur se salit rapidement. Si vous changez souvent d’optiques sur votre boitier, vous avez intérêt à apprendre à nettoyer votre capteur. Je discutais récemment avec un utilisateur d’hybride Sony et celui-ci me disait qu’il lui faut penser à éteindre son appareil à chaque changement d’optique. Ceci, pour éviter au capteur de rester chargé en électricité statique et donc d’attirer la poussière environnante. Ça peut être un gros inconvénient pour ceux qui travaillent dans l’action. C’est pour cette raison que Canon a mis en place un système qui permet de fermer automatiquement les rideaux de l’obturateur dès lors que l’on retire l’objectif du boitier.
Faut-il continuer d’acheter des appareils photo de type réflex ?
Je ne peux évidemment pas passer à la conclusion de cet article sans avoir répondu à cette question.
La réponse est très simple : bien sur que oui !
Alors, vaut-il mieux, en cette fin d’année 2018, acheter un hybride ou un réflex ? Et bien, comme à chaque fois, il faut se poser les bonnes questions… Quel genre de photo vous voulez faire ? Dans quel environnement ? Quelles sont les fonctions les plus importantes pour vous ?
Vous faîtes beaucoup de randonnées en montagne et aimez prendre des photos des paysages que vous traversez ? L’hybride, de par sa légèreté et son faible encombrement, est sans doute à privilégier.
Vous faîtes de la photo sportive en grande quantité ? Il est probable que la perspective d’avoir à changer souvent de batterie avec l’hybride soit un handicap de taille et que vous optiez pour un appareil de type réflex.
Ce n’est pas parce que l’on ne parle que d’hybride en ce moment que le réflex est mort et enterré (contrairement à ce que je dis dans le titre de cet article 😉 ). C’est un système abouti, hyper fiable, qui est le fruit de 60 ans de progrès techniques et d’améliorations continues.
Ne perdez pas de vue que la gamme optique conçue pour les réflex est très étendue et largement plus importante que celle des hybrides. En 59 années d’existence de la monture F, Nikon a vendu un peu plus de 100 millions d’optiques. Croyez-moi, ils ne sont pas prêts à laisser tomber leurs clients. La preuve, de nouvelles optiques en monture réflex sont annoncées pour cette fin d’année. Et puis, le jour ou vous passerez en hybride, il vous suffira de prendre l’adaptateur qui va avec…
Ces deux types d’appareils vont cohabiter pendant encore plusieurs années mais il est clair qu’à plus ou moins long terme, le réflex va disparaître du parc de matériel. Il faut quand même en être conscient.
Conclusion
Pendant longtemps, les hybrides ont été des appareils techniquement inférieurs aux réflex. La faible définition du viseur et son taux de rafraîchissement trop lent ne pouvaient rivaliser avec le confort que procure la visée optique. De plus, c’étaient des appareils lents. Leur système autofocus poussif (à détection de contraste) rendait la photo de sport et d’action hors de portée de ce type d’appareils.
Mais ça, c’était avant… Aujourd’hui, les progrès technologiques ont fortement atténué, voir supprimé ces différences, et l’hybride est à même de concurrencer le réflex dans bien des domaines.
Pour beaucoup de personnes, l’encombrement et le poids des réflex sont un frein à l’achat de ce type de matériel. C’est cela qui a été à l’origine de la création des hybrides par Panasonic en 2009. C’est encore plus le cas aujourd’hui ou les gens se sont habitués à utiliser leurs téléphones et dont la qualité des images qu’ils produisent ne cesse de s’améliorer. Le développement de la gamme des appareils sans miroir est donc la réponse des industriels pour séduire de nouveaux clients et inciter au renouvellement du parc de matériel.
Le combat sur le marché de l’hybride risque d’être sanglant. Sony, Nikon, Canon, Fuji, Panasonic, Olympus, Leica et Sigma. Ça fait pas moins de 8 fabricants. Il est probable que Pentax va également réagir à court ou moyen terme. C’est le dernier grand fabricant d’APN à ne pas avoir à ce jour de gamme en hybride. Au final, on sera donc à 9 acteurs à se partager le marché. Certains sont déjà très bien installés (Sony, Fuji, Panasonic et Olympus) et d’autres veulent leur part du gâteau, notamment sur le marché du plein format (Nikon, Canon et Panasonic). Aujourd’hui, on arrive à une offre hybride qui est réellement conséquente et supérieure à toutes les autres familles de produits (réflex, compacts et bridges).
Au final, le gagnant ce sera vous, les consommateurs car il est certain que les prix vont baisser. Avec autant de fabricants, ça ne fait pas de doutes…
Est ce que les trois grands formats de capteurs vont persister dans le futur (micro 4/3, APS-C et plein format) ? Honnêtement c’est encore trop tôt pour le dire.
A la bonne heure!
Il était temps que les ingénieurs, tous constructeurs confondus, réalisent qu’aujourd’hui (et depuis une paires d’années) il n’est plus besoin de se trimbaler une boite de conserve d’1Kg + les accessoires, qui comme son nom l’indique, n’a servi qu’à conserver les cohortes de clients « argentiques » lors du passage au numérique, par la compatibilité des anciens cailloux sur les nouveaux APN…le temps de la transition psychologique.
Il en aura fallu du temps!
On comprend la stratégie commerciale. On peut regretter le temps (et l’argent) perdu à essayer de raisonner « Reflex » sur des boitiers numériques, qui, comme très bien expliqué dans l’article, sont 2 approche qui n’ont rien à voir.
C’est un peu comme si on alimentait une Tesla avec une mini centrale hydroélectrique dans le coffre!
Quand on voit (hormis en grande focale) la qualité et la facilité avec laquelle ont obtient des images splendides avec un Iphone ou un Samsung, toujours disponible dans la poche, et qui offrent tellement d’autres fonctions supplémentaires.
Oui, je vais froisser beaucoup de pixellistes, adeptes du full frame et du shooting en RAW,
Mais il faut vivre avec son époque!
Et pour les nostalgiques du temps passé dans la chambre noire avec la lampe inactinique, il y a toujours les Darkroom et consorts.
Mais il faut garder en tête cette petite comparaison, la dernière et après j’arrête, promis.
Vous allez diner dans un restaurant gastronomique. Vous faites un délicieux repas, et vous payez le prix astronomique qui va avec, c’est normal.
Maintenant, le grand chef étoilé vous entraine dans sa cuisine, met à votre disposition tout son matériel et ses ingrédients de qualité, et vous dit… »A vous de jouer, faites la même chose, vous pouvez le faire! »
Pas sûr d’y arriver n’est ce pas?
Le RAW c’est exactement pareil, et on le voit bien sur les streams photos amateurs, au 1er coup d’oeil.
C’est terne, ça manque de contraste, de dynamisme, sans parler du rendu des couleurs, complètement délavé, quand ça ne sombre pas dans l’excès inverse, effet HDR garanti!
Pourtant chacun sait qu’un fichier RAW contient toutes les informations pour faire un beau Jpeg.
Bref, revenons en cuisine. Si ce n’est pas votre métier, laissez faire les professionnels.
Vous l’aurez compris, par effet…miroir, le côté provoc de cette prose s’est aligné sur le titre de l’article, dont j’ai apprécié le contenu.
Sur ce, bonne continuation à tous!
TL
Bonjour noubliez pas que les hybrides olympus sont dotés d’une protection du capteur qui empêche tout dépôt de saletés sur le capteur.
Bonjour,
Je viens de parcourir la fiche Technique de l’OMD E-M5 Mark II et je n’ai trouvé aucune information concernant la protection du capteur que vous mentionnez.
Je me trompe peut-être mais je pense que le capteur des hybrides Olympus se salit comme les autres et que tôt ou tard, il faut le nettoyer.
De toute façon si on ne veut pas de capteur à nettoyer faut prendre un appareil à objectifs non-interchangeables, et pas parce qu’il ne se salit pas mais parce qu’on n’y a pas accès ^^.
Salut Loïc,
pour ma part je pense qu’on exagère la fameuse « révolution », je suis assez d’accord avec Laurent dans cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=7Y_EqvsFFRU. Comme je l’ai mentionné plus haut, la technologie mirrorless ne date pas d’hier, passer en liveview sur un reflex c’est déjà utiliser une visée mirrorless ce qui était déjà possible sur les premiers reflex et l’est également sur n’importe quel compact ou smartphone.
Alors oui, c’est censé permettre des boitiers plus fins et légers, même si quand je vois par exemple le poids d’un Nikon Df vs Nikon Z6/7, à peine 100g de différence, je ne peux m’empêcher de penser que ce qui fait que les reflex FF sont aussi lourds et encombrants c’est que les constructeurs n’ont pas cherché à en fabriquer avec des matériaux plus légers (théoriquement un reflex comme un D5500 ou 100D ont la même monture qu’un FF, donc pourraient presque faire les mêmes dimensions et mêmes poids avec un capteur FF à l’intérieur). Sans compter que le poids d’un appareil ne concerne pas que le boitier mais aussi (surtout en FF) les objectifs, en voyant les tailles et poids des nouveaux Z et RF pas sûr qu’on y gagne en passant en hybride, exemple du 50 f/1.2 RF Canon qui pèse près de 400g de plus que la version EF, mais j’aurais pu aussi prendre le 50 f/1.8 Z Nikon qui fait 250g de plus que la version G, ce qui démontre que pour l’instant rien de nouveau c’est plutôt la complexité optique (et son impact sur le poids et l’encombrement) que les nouvelles montures qui améliorent la qualité optique.
A ce propos, Sigma avait déjà démontré qu’un zoom f/2 en FF était faisable même sur une monture F avec sa petite largeur et son gros tirage, et pour le moment tout ce qui est annoncé n’est pas plus lumineux qu’en reflex (pas même le 58 f/0.95, Leica en avait déjà fait un). A mon avis s’ils n’en proposaient pas avant ce n’est pas par contrainte de la monture mais parce que ça impliquait des dimensions et des prix tellement élevés comparés aux ventes potentielles que ça ne valait pas le coup (d’ailleurs je doute que les 58 f/0.95 et 28-70 f/2 se vendent comme des petits pains, ils resteront des vitrines technologiques, qui voudra d’un 58 à 6000€ à MAP manuelle alors que déjà le 58 f/1.4 avec AF à 1750€ se vend au compte-gouttes ou d’un 28-70 f/2 d’1.5Kg à 3000€ quand pour la moitié tu as ou auras rapidement un 24-70 f/2.8 qui couvre donc le 24mm et peut se trouver en version stabilisée ou 2-3 focales fixes légères et pas chères qui ouvrent à f/2…voire f/1.8 ou f/1.4!).
Sans aucun doute le marché est tourné vers le COI, les futures innovations seront développées pour, tout comme la plupart des optiques qui ne pourront pas être adaptées aux reflex mais le temps que les gammes soient complètes et qu’il y ait une vraie « révolution » (pas juste enlever le miroir lol) le reflex gardera encore de nombreux arguments et les constructeurs continueront malgré tout d’en proposer de nouveaux même si ce sera certainement à un rythme beaucoup moins important.
Je retiens deux choses :
1 – Il n’existe aucun appareil qui fasse de belles photos.
2 – C’est toujours les mêmes qui s’en mettent plein les fouilles et toujours les mêmes qui se font avoir.
C’est dur ce que vous dîtes, et permettez-moi de ne pas être d’accord avec vous. Je ne sais pas ce que vous avez comme matériel mais les appareils photo numériques actuels font des images d’une qualité remarquable.
Peut-être avez-vous acheté un appareil qui ne correspond pas à vos besoins, ce qui explique votre frustation.
Articles très interressant merci ! Le point 9 m’a particulièrement interressé entre autre.
Bon article, bonnes explications. J’ai choisi un hybride (GH4 Panasonic), principalement pour la video. Et je suis totalement d’accord avec les avantages décrits. En video les hybrides sont l’avenir à défaut de caméras de cinéma (tout de même très très onéreuses !). Mes prochains appareil seront aussi des hybrides (j’attends la sortie des prochains Panasonic pour me décider, mais si Panasonic continue sur sa lancée il n’y aura guère d’hésitation, les GH4 puis GH5 étant déjà tellement en pointe sur les autres dans le domaine de la video). Par contre, le problème de la poussière sur les capteurs est réel et assez casse-pied tout de même (à cause du tirage, en effet)
Il est quasi certain que les futurs hybrides plein format de Panasonic seront optimisés pour la vidéo. C’est leur cœur de métier.
Excellent article, qui présente parfaitement les avantages et inconvénients de chacune des deux technologies.
Quant à moi je conserverai encore quelques temps mes deux boitiers reflex Nikon (D5 et D850). Je fais principalement de l’animalier, souvent des petits sujets, et de la macro.
Je ferai l’acquisition d’un hybride lors de mon prochain changement de boitier. Cependant un question demeure. La qualité des objectifs de mon reflex (Nikon haut de gamme) sera t-elle aussi élevée sur un hybride avec sa bague d’adaptation ?
Mon 500mm avec ses convertisseurs X1,4 X1,7 X2 fonctionnera t-il avec autant de définition lorsqu’il sera associé à un hybride ?
J’attends les retours d’expérience avant de faire le grand saut.
En tout cas félicitations pour ce post et merci
Vous avez le dernier cri chez Nikon et je pense que vous avez raison d’attendre avant d’envisager de passer à l’hybride. J’ai eu l’occasion de prendre en mains (juste quelques instants) le Z7. Ma première impression est que l’autofocus est mou et très loin des réflex de la marque. J’en ai parlé autour de moi et plusieurs sont du même avis.
Concernant la qualité des optiques, je ne saurais vous dire. Nikon oriente toute sa communication sur le fait qu’il a le plus faible tirage mécanique du marché associé à la plus large monture d’objectif. Est ce que ces caractéristiques vont améliorer de manière notable la qualité des images ? Il faudra probablement attendre les tests de labos spécialisés comme DxO mark pour savoir réellement ce qu’il en est.
Pour les convertisseurs, je ne vois aucune raison qui fait que cela ne fonctionnerait pas.
C’est pourquoi il est bon d’encore attendre et que le reflex est loin d’être mort, 2 points dans l’article citent des avantages qui pourraient être déterminants en sportifs ou animaliers…des domaines où avoir un AF réactif vaut mieux qu’une grosse rafale ou plein de collimateurs, donc pour le moment ces avantages n’ont pas un si gros intérêt, en fait ils en ont plus pour de la photo posée finalement.
Sur les bagues d’adaptation, elles n’ont aucun élément optique (contrairement aux TC, par exemple) et donc n’altéreront en rien la qualité de l’objectif. Mais que la monture soit plus large avec un tirage plus faible ne l’améliorera pas non plus, votre 500mm a été conçu pour une monture F donc s’il peut y avoir un gain ce sera en passant à un futur 500mm Z qui n’est pas prêt d’arriver. Le Z7 a le même capteur que le D850 donc en mettant votre 500mm sur un Z7 avec bague la qualité optique sera (à 1-2lpmm près, mais plutôt lié à la disparité et pas forcément à l’avantage du Z7) la même que sur D850.
Je suis entièrement d’accord : avoir des centaines voir milliers de collimateurs AF + une rafale canon c’est une chose, mais encore faut-il que la vitesse de mise au point soit réactive.
N’ayant pas suffisamment d’info sur ce dernier point, j’ai préféré faire l’impasse plutôt que de raconter des bêtises…
Concernant le marché du réflex, il reste encore supérieur, en cette fin d’année 2018, aux hybrides.
Merci pour ces avis
Concernant le titre « Le réflex est mort, vive l’hybride ! » je dirais « le réflex est mourant…)
Dans notre club photo de 50 membres de haut calibre, 50% ont abandonné le réflex (Canon et Nikon principalement) pour choisir principalement le format 4/3 Olympus, Sony hybride incluant les Sony A6000, A6300 et bientôt le A6500 pour un autre membre. Mais concernant les Sony, presque tout les objectifs de toutes marques peuvent fonctionner sur Sony avec des tonnes de choix de qualité d’adaptateurs. Heureux de Pouvoir utiliser mes anciens objectifs à monture Nikon.
Aucun des membres n’a regretter d’avoir fait ce changement.
Il faut faire un choix en fonction de ses besoins.Chaque appareil aura ses qualités ainsi que ses défauts.L appareil parfait n existe pas encore.Pour ma part j utilise un vieux reflex Pentax qui fonctionne trés bien ,je n ai pas envie d investir dans d autre matériel,je ne suis qu un simple amateur et mon matériel me suffit pour me faire plaisir en photographie
Rares sont les utilisateurs qui ont trouvé l’appareil parfait. En ce qui me concerne, je le cherche toujours…
Bonjour. La visée électronique sur l’hybride n’est pas comme la visée en LIVE VIEW sur un réflex? C’est juste une question. Car , je me mets en live view et je sais ce que je vais photographier!!! Je ne suis pas tenté par le chant de sirènes. Je suis en argentique et en numérique. Vive les réflex!!!! Ce n’est que de la course à la consommation!!! Bonne continuation!
Le viseur électronique, comme son nom l’indique, c’est dans le viseur, alors que le live view, sauf erreur de ma part, c’est sur l’écran (lequel existe aussi sur les hybrides et les bridges.
Tout à fait !
Mais le principe reste le même, une fois en liveview le miroir se lève et on regarde l’image envoyé directement au capteur via un écran…c’est un écran qu’il y a dans le viseur électronique 😉 . La différence c’est qu’au lieu de regarder l’écran à l’arrière on le regarde dans un viseur, dans certaines conditions (notamment endroits très ensoleillés) où l’écran arrière souffre de reflets et autres inconvénients l’écran dans le viseur ne les a pas vu qu’on a la tête qui le couvre ^^.
Très intéressant dossier (encore un). Avec les nouveaux Nikon et Canon il semble que le règne sans partage du reflex dans le haut de gamme soit en passe de s’effacer.
J’ai un bridge Sony RX10 qui associe le meilleur (objectif, capteur, processeur) avec le pire (interface typiquement Sony) et j’attends que Nikon ou Canon sorte un vrai concurrent. J’aimerais un appareil qui soit comme leurs hybrides actuels mais avec un capteur plus petit.
Oui, Canon et Nikon ont je pense, attendu trop de temps avant de se lancer sur le marché de l’hybride. Il est certain que les parts de marché ne seront plus comme pour celui du réflex, à savoir 40-45 % pour les deux fabricants historiques.
Pour un hybride plus petit, il y a déjà pas mal de choix avec les micro 4/3 de chez Olympus ou Panasonic ou encore les APS-C de chez Sony, Fuji et Canon.
Comparaison très intéressante à mon avis. Que peut-on dire actuellement de la fiabilité ? dans mon cas, j’ai pu faire réparer 2 fois un « ancien »D90 suite à des mauvaises manipulations de ma part alors que les deux lumix (dans la famille) DMCLX100 ont des mouvements de l’objectif erratiques à l’allumage et à l’extinction, ce qui n’est pas sans nous causer quelques palpitations ! cardiaques s’abstenir !. Sans compter sans une consommation des batteries qui frôle l’ivrognerie !
Un réflex, c’est de l’horlogerie, un hybride, de l’électronique. Qu’est ce qui est le plus fiable ? J’en sais rien. En ce qui me concerne, aucun de mes appareils n’est jamais tombé en panne. Pourvu que ça dure !! …
Bonjour, l’encombrement est souvent un facteur qui est à l’avantage de l’hybride. Pourtant je préfère la prise en main d’un 5d m4 que d’un A7. En effet, avec de gros objectifs lumineux la prise en main du Sony est juste abominanable., Je considère que c’est un argument de taille.
Bon article. Mais si je peux me permettre, je pense qu’il faut encore attendre avant de condamner le reflex. C’est sur cela fait les gros titres de la presse et c’est vendeur (pour la presse papier et internet). Mais vue le prix du matériel (toutes technologies confondues ) en générale seule un minorité peut se permettre de suivre les modes.
S’il y a une inovation que nous devrions souhaiter des constructeurs, c’est une pratique de prix plus raisonnable.
D’autant plus que quelques soit le niveau technique des appareilles il sont tous fabriqué dans le sud est asiatique à des prix extrêmement bas. C’est le même problème que les produits de luxe développé par l’émission d’Élise Lucet sur la 2.
Vous aurez compris que j’ai fait un lapsus. Il fallait lire « encore attendre avant de condamner un hybride »
merci
Oui, le réflex est loin d’être mort. Il y en a encore pour plusieurs années avant que celui-ci ne disparaisse…
Changer son matériel ne doit pas se faire parce que c’est la tendance d’avoir tel ou tel boitier, mais seulement quand on en a besoin. Mon réflex date d’une technologie de 2009. Je fais beaucoup de photos de paysage et, à part la dynamique du capteur qui est en deçà des modèles actuels, je n’ai pas grand chose à lui reprocher.
C’est vrai que les prix sont élevés. Il ne faut pas perdre de vue qu’un appareil photo numérique est un matériel de grande précision. C’est un produit qui est assemblé à la main, et souvent au Japon. Les coûts de production ne sont peut être pas aussi bas qu’on pourrait le penser…
Quelle est la différence entre un hybride et un sans-miroir (mirorless) ?
Aucune ! Un hybride est justement un appareil sans miroir.
Question : as tu lu le post ?
Merci pour cette présentation !
De rien !
J’ai les deux mon capitaine. Un Nikon D750 (le graal pour moi, excepté son poids of course) et un Fuji XT-2. Très TRES agréable par son ergonomie avec sa bague de diaphs sur le fût de l’objectif et ses 3 molettes sur le capot pour l’essentiel de la rdv et tout ça dans un silence d’abbaye en pleine prière ainsi qu’un viseur dans le noir qui est fabuleux… Mais faut pas demander à l’ AF de se presser, comparé au D750…. Et dans les arguments et contre arguments avancés ci-dessus, il faut aussi dire que les marques tiers des objectifs et accessoires n’ont pas encore sauté dans le train en marche…. Et ça aussi, c’est…. !!! (censuré).
En ce qui me concerne, je suis toujours avec mon vieux réflex (Canon 7D). C’est vrai que les appareils Fuji sont très tentants. Dommage que le capteur soit au format APS-C…
Pour les objectifs de marques tiers, Sony a un bon train d’avance avec la gamme Sigma Art.
Sony n’a pas vraiment de train d’avance avec la gamme Art de Sigma, il s’agit simplement de modèle Canon/Nikon auquel on a intégré une bague d’adaptation, donc avec la bague sur les nouveaux Z et R c’est la même chose on y a autant accès. L’avance de Sony vient surtout du fait qu’ils ont eu 6 ans pour faire aussi des modèles à eux alors que Canon et Nikon vont devoir sortir des objectifs RF et Z à un rythme effréné pour en faire autant, Panasonic aura le (léger) avantage d’avoir déjà les optiques L à disposition mais ce sont des Leica donc avantage léger vu qu’il faut hypothéquer un de ses enfants pour les acheter mdr en revanche leur association avec Leica laisse supposer des objectifs Sigma conçus pour cette monture rapidement ce qui ne sera peut-être pas le cas pour les Canon/Nikon (Ils ne l’admettront pas mais ça ne doit pas être dans leur projet de laisser une marque tiers de fabriquer des objectifs pour leurs nouveaux hybrides s’ils n’ont pas déjà eux-mêmes leurs propres versions à vendre).
Merci pour ce dossier sur une technologie que je ne connaissais pas 🙂