Les aperçus dynamiques de Lightroom, vous connaissez ? à quoi ça sert ?, comment les créer ? Apparus avec la version 5 du logiciel, ils facilitent le processus de retouche et apportent un véritable confort de travail. Comment ? C’est ce que nous allons voir dès à présent…
Pourquoi les aperçus dynamiques ?
Pour vous permettre de bien comprendre de quoi il s’agit, je vais prendre mon exemple personnel.
Comme vous vous en doutez, j’ai fait le choix du format Raw à la prise de vue. J’utilise le logiciel de retouche photo Lightroom et j’ai quelques dizaines de milliers d’images dans ma photothèque. Tout ceci représente donc plusieurs centaines de Go d’espace de stockage. Le disque dur interne de mon ordinateur ne suffit plus pour sauvegarder la totalité de ces images. Seule solution : le stockage sur un disque dur externe.
Du coup, avec la méthode de travail classique, il faut impérativement que ce disque soit branché lorsque je démarre Lightroom. Sans cela, pas de retouche possible dans le module Développement. J’ai seulement le droit aux magnifiques points d’interrogation devant les noms des dossiers qui contiennent mes images pour m’informer que celles-ci ne sont pas accessibles au logiciel. Avec ce système, les seules opérations à ma disposition se limitent au module Bibliothèque. Je peux donc attribuer des mots-clés à mes images, identifier visuellement les vignettes (codes couleurs, fanions et étoiles) et créer des collections. Ca s’arrête là…
De la même manière, si l’envie de traiter mes photos me prend alors que je ne suis pas à mon domicile, il me faut impérativement avoir ce fameux disque dur avec moi (avec tous les risques de pertes de données que cela engendre de déplacer ce type de support).
De plus, mon disque dur externe est branché en Firewire (via un dock pour tout vous dire). Si c’est plus rapide que la norme USB 2, ça reste plus lent que l’USB 3. Quand je travaille mes images dans le module Développement, il me faut donc à chaque fois attendre quelques secondes pour que l’image à retoucher s’affiche en haute définition. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les vignettes et images qui s’affichent dans le module Bibliothèque ne sont que de simples images au format JPEG générées par Lightroom au moment de l’importation des photos. C’est seulement quand on bascule dans le module Développement que le logiciel va chercher l’image source. Il faut ensuite qu’il « dérawtise » l’image.
L’ensemble de ces opérations prennent du temps et ce temps est d’autant plus long que les temps d’accès au disque dur externe sont plus lent qu’avec le disque dur interne.
Bref, tout ceci pour vous montrer que cette méthode de travail est assez contraignante. Pour palier à l’ensemble de ces problèmes, la solution consiste, je vous le donne Emile, à faire appel aux aperçus dynamiques (AD).
Principe de fonctionnement
Les AD sont des images, compressées (avec pertes) au format DNG, de 2540 pixels de large et sauvegardées sur le disque dur principal. Elle sont stockées à côté du catalogue dans un dossier nommé Catalog Smart Previews.lrdata.
Dès lors que l’utilisateur démarre Lightroom, celui-ci cherche à se connecter aux images source indexées dans sa base de données. Si celles-ci ne sont pas accessibles (disque déconnecté), le logiciel va dans le fameux dossier Catalog Smart Previews.lrdata à la recherche des images au format DNG. L’utilisateur n’a absolument rien à faire. Tout ceci s’effectue en totale transparence et le travail de retouche peut commencer. Seul des icônes présents à côté de l’histogramme permettent d’informer l’utilisateur sur le type de fichier sur lequel il travaille.
Les modifications apportées aux images sont alors directement stockées dans le catalogue.
Grâce à ce système, il est donc possible de retravailler ses images sans avoir accès aux images sources.
Pour appliquer les modifications apportées des aperçus dynamiques aux images sources, il suffit de connecter le disque dur concerné et Lightroom va automatiquement mettre à jour les fichiers XMP annexés aux images au format Raw. Si vous avez choisi le format JPEG à la prise de vue, il n’y a pas de modifications visible des fichiers, vu que tout est dans le catalogue.
Avantages et inconvénients
Utiliser les aperçus dynamiques de Lightroom offre donc, avant tout, un confort de travail. Ce confort de travail est d’autant plus important que, du fait d’un fichier image plus léger, Lightroom travaille plus rapidement. Pour vous donner une idée, les Raw de mon boitier « pèsent » entre 23 et 26 Mo là ou les DNG « pèsent » de 1 à 2 Mo soit 10 à 15 fois moins !
De la même manière, ceux qui possèdent plusieurs ordinateurs peuvent ainsi travailler à partir de plusieurs appareils (à condition d’utiliser exactement le même catalogue).
Bien sur, comme tout système, les aperçus dynamiques ont également quelques inconvénients :
- Les images étant en DNG compressé, il se peut que le résultat final du travail de retouche soit différent une fois appliqué sur l’image source. Attention donc à l’optimisation de la netteté et du bruit ou il vaut mieux zoomer à 100% sur l’image d’origine afin de s’assurer que l’on a pas poussé les curseurs un peu trop loin…
- Les fichiers vidéos ne peuvent pas être convertis en DNG.
- L’importation des images dans le module Bibliothèque prend forcément plus de temps que la méthode classique du fait que Lightroom doit générer les fameux DNG.
- On ne peut pas supprimer directement les images de la bibliothèque à partir de ces aperçus (dommage…).
- On ne peut pas les utiliser pour exporter ses images en vue de créer par exemple un livre photo ou procéder à une impression en qualité standard.
Voilà pour les points faibles mais bon, j’aurai tendance à dire que ces inconvénients n’en sont pas finalement.
Comment créer les aperçus dynamiques ?
Générer des AD s’effectue très facilement et de 3 manières différentes.
1. Dès l’importation
La première possibilité est bien entendu de le faire dès l’importation de nouvelles images dans la Bibliothèque (c’est cette option que j’utilise). Il suffit, dans le module d’importation, de cocher la case Créer des aperçus dynamiques (en haut à droite dans Gestion des fichiers), et le tour est joué.
2. Par sélection des images à convertir dans le module Bibliothèque
Pour générer des AD à partir d’images déjà intégrées dans votre bibliothèque, sélectionnez les images à convertir puis allez dans le menu Bibliothèque > Aperçus > Créer des aperçus dynamiques. Lightroom va ensuite travailler en tâche de fond, ce qui vous permet de continuer à l’utiliser pour d’autres opérations. Si vous n’avez jamais fait cette manipulation et que vous avez plusieurs centaines voir plusieurs milliers d’images à traiter, ça risque de prendre un certain temps.
Pour être sur de convertir la totalité des images présentes dans votre catalogue, pensez à créer une collection dynamique. Choisissez la fonction Dispose d’un aperçu dynamique avec la condition est faux puis nommez-là (je reviendrai sur le principe des collections dans un prochain article).
Voilà, c’est tout. Simple non ?
3. En créant un nouveau catalogue
La dernière option consiste à créer les AD lors de la création d’un nouveau catalogue.
Sélectionnez les images concernées puis allez dans le menu Fichier > Exporter en tant que catalogue… Cochez la case Créer / inclure des aperçus dynamiques et nommez votre nouveau catalogue. Lorsque vous voudrez réintégrer les images retravaillées dans le catalogue principal, il vous suffira d’aller dans Fichier > Importer à partir d’un autre catalogue…
Conclusion
Avec les aperçus dynamiques, Adobe prend désormais en compte la mobilité de nombreux utilisateurs de Lightroom et c’est une très bonne chose. Sans ce système, mes photos seraient toujours sur un disque dur externe qu’il me faudrait impérativement connecter à chaque utilisation avec une vitesse de traitement nettement plus lente.
Il est bien évident que si l’ensemble de vos images sont sur le disque dur principal de votre ordinateur, générer ce type d’aperçus n’a strictement aucun intérêt (Lr ne travaillera pas plus vite pour la simple et bonne raison que les images sources seront toujours accessibles). Pire, vous diminuerez encore plus l’espace disque disponible par la génération de ces aperçus.
Laissez-vous tenter par ces AD. Convertissez un ou deux dossiers et voyez comment ça fonctionne. Si cela ne vous convient pas, il vous suffira de les supprimer via le menu Bibliothèque > Aperçu > Supprimer les aperçus dynamiques…
Bonjour,
Merci pour cet article. Ce que je ne comprends pas en revanche, c est comment vont être géré les catalogues. Je m’explique, si j’ai un catalogue sur mon PC fixe et mes photos sur un DD externe. Je copie exactement le même catalogue sur mon ordi portable. Ensuite je branche le DD externe, jusque la pas de pb. Je crée mes aperçus dynamiques, là encore pas de pb. Je débranche mon DD externe du portable et je travaille. Je rebranche le DD externe sur le portable et je vois les modifications appliquées. Pas de pb. Mais quid de ce qui va se passer quand je vais rebrancher mon DD externe sur mon PC de bureau ? Le dd ne contient que les photos, pas le catalog du portable ?
Bonjour Samuel,
Désolé pour le délai de réponse (je reviens de vacances).
Oui, vous avez raison. Pour que les modifications apportées sur votre portable s’appliquent au PC fixe, il vous faut copier-coller le catalogue de l’ordi portable sur le PC fixe.
Vous pouvez également exporter les retouches en tant que catalogue via la commande Fichier > Exporter en tant que catalogue… L’avantage étant ici que vous pouvez exporter uniquement les dossiers comprenant les images qui ont été retouchées. Il faudra ensuite utiliser la commande Fichier > Importer à partir d’un autre catalogue… pour intégrer les dernières modifications au catalogue du PC fixe.
Bonsoir Loïc,
Tout grand merci pour cet article qui m’a ouvert les yeux . Je ne comprenais pas toujours l’utilité de ces aperçus; maintenant c’est beaucoup plus clair.
Ton article est vraiment bien détaillé et super bien expliqué.
Merci.
Christian
Bonsoir Christian,
Merci ! Je n’ai parlé que d’un type d’aperçu. Il existe aussi les aperçus au format 1:1 qui sont utiles pour la visualisation des images dans le module Bibliothèque (je ferai peut-être un article sur eux aussi).
Niveau espace disque occupé par le catalogue des AD et fichiers associés, c’est gourmand ou pas ? J’imagine qu’en générant systématiquement des AD à l’importation, au bout d’un moment, ça doit peser. A moins qu’il n’y ait un mécanisme de nettoyage des vieux AD ou un paramètre de « quota » d’espace des AD ? Merci pour le complément d’infos !
A raison d’environ 1,5 à 2 Mo par photo, le dossier contenant les aperçus peut vite atteindre plusieurs Go (voir dizaines de Go si vous avez plusieurs dizaines de milliers d’images).
Il ne peut pas y avoir d’AD orphelins car si vous supprimez une photo du catalogue, Lightroom supprime automatiquement l’AD concerné.
Si vous trouvez que ça prend trop de place, vous pouvez toujours supprimer les aperçus dynamiques des images optimisées (cf. la dernière ligne de l’article).
Je vais me laisser tenter pour mes prochaines importations et on verra si c’est vraiment pratique ;). Merci pour la rapidité de la réponse (et pour tout l’article bien sûr !).