Si les métadonnées Exifs vous permettent d’avoir accès aux paramètres de prises de vue de vos images, les données XMP ont elles, une tout autre finalité : enregistrer les opérations de retouche effectuées sur vos photos…

Article mis à jour le 03/03/2017

A partir du moment ou vous avez choisi le flux de retouche non destructif pour optimiser vos images, vous aurez probablement affaire à ces fameuses données XMP. Pourquoi ? C’est ce que nous allons voir dans la suite de cet article…

XMP

Les métadonnées XMP et la retouche non destructive…

Commençons par le commencement : les logiciels de retouche photo traditionnels modifient les pixels qui composent l’image. C’est pour cette raison que l’on qualifie ces applications d’éditeurs de Bitmaps ou de logiciels de retouche destructifs.

Si vous avez choisi le format Raw, c’est très probablement pour avoir l’intégralité des données enregistrées par le capteur de votre appareil photo numérique (APN).  Mais le Raw a également une autre particularité : c’est un format de fichier non modifiable. Il est généré lors de la prise de vue et aucun logiciel n’est capable de le modifier à postériori. Un Raw reste un Raw et ce, quel que soit les opérations de retouche que vous lui appliquerez. C’est précisément pour cette raison qu’il s’appelle Raw (ça signifie brut en Anglais). Ben oui, si un logiciel de retouche photo, quel qu’il soit, pouvait le modifier, il ne resterait pas brut très longtemps…

Mais alors, comment font les logiciels pour retoucher les images prises au format Raw ? Et bien, c’est très simple. Si les fichiers Raw ne sont pas modifiables, il ne reste qu’une solution : stocker les opérations de retouche ailleurs. Et c’est là qu’entrent en scène les métadonnées XMP…

Ce système a été créé par Adobe en 2001 (et oui, encore lui !) et est au coeur du principe de la retouche non destructive.

Ces métadonnées, appelées XMP (Extensible Metadata Platform) correspondent donc à des lignes de code de quelques kilos octets (au format XML pour tout vous dire). Elles sont associées à la photo et générés automatiquement par certains logiciels de retouche lorsque vous modifiez une image. Ces données peuvent être encapsulées dans les photos (j’en parle un peu plus bas) ou enregistrées dans un petit fichier annexé à la photo en .xmp lorsque le format de la photo ne permet pas l’ajout de données (cas du Raw).

Ce fichier (.xmp) n’est pas directement modifiable . Si vous cliquez dessus, il ne se passera rien. Ces métadonnées regroupent de nombreuses informations comme les données exif, IPTC, le nom de l’auteur, ses coordonnées, le copyright, et bien entendu, l’ensemble des opérations de retouche que vous avez pu faire sur votre photo (modifications des couleurs, du contraste, de la netteté …).

Fichier xmp

A gauche la photo au format Raw et à droite son fichier xmp contenant toutes les modifications apportées à l’image

Pour bien comprendre comment fonctionne ce système, j’ai copié/collé le fichier XMP de la photo ci dessous retouchée dans Lightroom. Une fois renommé son extension en .TXT, il est alors possible d’ouvrir ce fichier dans un éditeur de texte et de voir ce qu’il contient. La liste des instructions apportées par le logiciel de retouche photo est alors parfaitement lisible (elles commencent par crs :).
boxe thai

Voir le fichier XMP

Dès lors, on comprend mieux comment fonctionne ce système. Lorsque l’on ouvre une image, le logiciel va à la recherche de ces données. S’il les trouve, il lit les instructions et les affiche. Des logiciels comme Lightroom et Adobe Camera Raw sont basés sur ce principe.

Comme évoqué plus haut, ces métadonnées ne sont pas exclusivement réservées aux seuls fichiers Raw. Des formats d’images bitmaps comme par exemple le JPEG, le TIFF, le PNG et le PSD offrent également cette faculté d’intégrer ce type de métadonnées. Par contre, dans ce cas, il y a une petite subtilité : le petit fichier chariot en .xmp n’existe pas et les données sont encapsulées directement dans le fichier image. C’est le principe des poupées Russes si vous voyez ce que je veux dire…

L’intérêt des données XMP en retouche photo

Avec ces métadonnées, vous venez de découvrir ce qui fait la force de ce système : c’est le principe de la retouche non destructive. Les modifications apportées à l’image étant encapsulées ou stockées à l’extérieur de celle-ci, l’image d’origine n’est jamais modifiée. On peut donc s’amuser à tester différents réglages et à revenir sur des retouches antérieures sans prendre le moindre risque de perdre la version native de l’image (suite à une mauvaise manipulation par exemple). Avouez que c’est un sacré avantage quand on veut s’essayer à la retouche photo…

Voici d’autres avantages apportés par ce système :

  • l’ordre des actions n’a pas d’impact sur le rendu final de l’image. Que vous ayez par exemple commencé par régler la netteté au début ou à la fin de votre processus de retouche ne change rien au rendu final de l’image.
  • la différence de poids entre l’image brute et retouchée est insignifiante (les métadonnées ne représentent que quelques octets). L’image retravaillée prend donc beaucoup moins de place sur le disque dur ce qui permet aux logiciels de travailler beaucoup plus rapidement. Ce n’est bien sur pas le cas avec les logiciels traditionnels ou une image comprenant plusieurs calques peut vite atteindre des centaines de Mo.

Bien sur, pour bénéficier de ces avantages, il faut utiliser des logiciels qui ont la possibilité de pouvoir intégrer et lire ces données XMP. Et il n’y a pas que les produits Adobe qui sont capables de lire ces données. Des logiciels comme Darktable, Picasa, XnView, pour ne citer qu’eux, offrent également cette possibilité.

Ce n’est qu’à l’exportation de votre photo que ces données sont appliquées de manière définitive à votre image. Une nouvelle photo au format de fichier que vous avez choisi (JPEG ou TIFF par exemple) est alors créée. Les fichiers Raw ou JPEG d’origine restent eux identiques à ce qu’ils étaient avant l’exportation.

Existe t-il d’autres types de métadonnées équivalentes aux XMP ?

Oui, tous les logiciels de retouche non destructive n’ont pas adopté le langage XMP pour stocker les modifications apportées aux images. La plupart ont créé leur propre système (DOP pour DxO, COS pour Capture One, ou encore PP3 pour RawTherapee).

Ces autres articles parlent aussi de : Données Exif Format raw Lightroom

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