Les logiciels de retouche non destructive s’imposent peu à peu face aux logiciels « classiques ». Plus simples à utiliser, ils sont aussi mieux adaptés au traitement des fameux fichiers Raw. Après vous avoir présenté Lightroom, voici DXO OpticsPro que je qualifie « d’optimisateur de photos ». Pourquoi ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

DXO Optics Pro
Tout objectif, aussi bon soit-il, comporte son lot de petits défauts :

  • La netteté n’est pas uniforme sur toute à surface de l’image. Si elle est parfaite au centre de l’image, elle se dégrade en approchant des bords.
  • Des artefacts colorés (vert ou magenta) liés à la diffraction de la lumière peuvent apparaître. On appelle cela les aberrations chromatiques.
  • Du fait de la forme des lentilles et de la formule optique de l’objectif, l’image comporte aussi des déformations.
  • Enfin, un obscurcissement plus ou moins visible apparaît dans les angles de l’image. C’est ce que l’on appelle le vignetage.

De la même manière, la capteur a lui aussi ses imperfections : du bruit apparaît à haute sensibilité ISO, il est limité par sa dynamique ou sa profondeur de couleur.

Une société s’est fait une spécialité dans la mesure de ces dérives. Il s’agit de DXO, une société Française basée à Boulogne Billancourt.

Leur laboratoire, DXO Lab est une référence dans ce domaine et leur expertise n’est plus à démontrer. D’ailleurs, à ce titre, si vous comptez acheter prochainement un objectif ou un nouvel APN (ou tout simplement pour voir ce que vaut votre appareil), allez faire un tour sur DXO Mark, c’est un site à avoir dans ses favoris.

Fort de ces milliers de données accumulées au fil de leurs tests et mesures très poussés, DXO a trouvé un moyen imparable pour monétiser tout ce travail et savoir-faire. C’est ainsi qu’est sorti en 2004, DXO OpticsPro, un logiciel spécialisé dans le traitement des corrections optiques et optimisation d’image. On en est aujourd’hui à la version 11.

L’objectif annoncé par ce logiciel est de vous permettre de repousser les limites de votre appareil photo. DXO OP existe sous deux versions : la version standard (129 €) et la version Elite, plus complète (199€). J’ai donc téléchargé et testé pendant un mois la version Elite et voici donc mon compte rendu sur ce logiciel.

Fonctions disponibles

L’éditeur a pris le parti de proposer une solution logicielle basée exclusivement sur la retouche des images. Ici, pas de création de livres, de diaporamas, de pages web ou encore de possibilités de rangement, d’identification et de classification des images. Il laisse ça à ses concurrents. Non, chez DXO OP c’est l’optimisation des images et rien que l’optimisation des images…

FonctionsOUINON
Gestion des fichiers Raw, DNG, JPEG, TIFF, PSDX
Reconnaissance facialeX
Notation des photosX
Gestion des mots-clésX
Copies virtuellesX
Géolocalisation des imagesX
Correction des yeux rougesX
Correction balance des blancsX
Correction tonalitéX
Gestion des courbesX
Gestion tonalités (couleur et N et B)X
Correction des perspectivesX
Corrections des déformations de l'objectifX
Outils de retoucheX
Assemblage photo panoramiqueX
Assemblage HDRX
Gestion de l'impressionX
Création diaporamaX
Création livre photoX
Création pages webX
Envoi direct par mailX
Partage sur les réseaux sociauxX

L’environnement de travail

L’interface graphique est très épurée et très aérée. Elle a été entièrement revue pour cette dernière version. C’est plus classe et c’est tant mieux ! Comme ses concurrents, l’éditeur a fait le choix du gris anthracite comme couleur de fond.

Grosse différence par rapport à son principal concurrent Lightroom (Lr), DXO OP ne comporte que 2 modules : Organiser et Personnaliser. Au fil des versions, ce logiciel est ainsi passé de 4 à 2 modules. Tout cela, sans nuire à sa facilité d’utilisation. Une prouesse et un exemple que les autres éditeurs devraient suivre. Du coup, l’espace mémoire occupé par ce logiciel est quasiment 4 fois moins important que Lr (382 Mo contre 1,55 Go).

Nous verrons plus bas, si cela va dans le sens de la vitesse de traitement.

Le fait de n’avoir que deux modules offre un autre avantage de poids : son ergonomie. Les menus ne sont pas trop touffus, il n’y a pas trop de boutons ou d’options. Au final, c’est une photo de grande taille qui occupe le centre de l’écran (surtout dans le module Organiser).

Il est même possible d’enregistrer son espace de travail en supprimant par exemple les fonctions inutilisées.

L’importation

DXO étant dépourvu de fonction de catalogage il n’y a donc pas d’indexation des images comme dans Lightroom. Du coup, pour importer des photos, il suffit de se rendre dans le module Organiser, d’aller dans l’arborescence qui s’affiche à gauche de l’écran et de cliquer sur le dossier qui contient les images à traiter.

Les photos s’affichent classiquement sous forme de vignette en bas d’écran. Des options de tri et de filtre sont proposées ainsi que la possibilité de noter ses photos en leur attribuant une note de 0 à 5 étoiles.

Pour ceux qui ont Lr, sachez que le flux de traitement vers DXO OP est on ne peut plus simple. Il suffit de sélectionner dans Lr les vignettes des photos à traiter et d’aller dans Fichier > Module externe – Extras > Transférer vers DXO Optics Pro. Les photos apparaissent alors automatiquement sous la forme d’un projet dans DXO OP.

Le gros, que dis-je, L’ENORME point fort de ce logiciel est l’optimisation automatique des images. En effet, dès lors que l’on clique sur une vignette, celui-ci lit les données exif de manière à savoir quel couple objectif/appareil a été utilisé puis il applique le profil de correction correspondant. Difficile de faire plus simple.

DXO-ModulesOptiques

Dès lors que le logiciel constate qu’il vous manque le module optique considéré, il vous propose de le télécharger

Malheureusement, ce point fort est aussi son point faible car à chaque fois que l’on clique sur une vignette il faut attendre quelques instants le temps que le logiciel lise les corrections apportées à l’image. C’est la même chose dès lors que l’on zoome à 100% pour voir les modifications qui ont été effectuées. Ce temps de latence est d’autant plus long chez moi que mes photos sont stockées sur un disque dur externe (ben oui, j’ai plus de place !).

barre d'outils DXO Optics Pro

Il suffit de cliquer et de rester enfoncé sur le bouton Comparer (à gauche) pour visualiser la photo avant correction

Le traitement des images

Bien entendu, utiliser DXO OP ne se résume pas à cliquer sur la vignette de la photo pour visualiser les corrections appliquées sur l’image (même si cela peut suffire dans certains cas).

Comme ses concurrents, DXO OP a bien entendu un module spécialement dédié à la retouche des images (je devrais plutôt dire optimisation). Il s’agit du module Personnaliser. Voyons donc comment se présente et est organisé ce module.

Mais, avant de commencer à toucher les curseurs et outils de retouche, l’utilisateur peut commencer par appliquer un autoréglage. Pour se faire, il suffit de cliquer sur le bouton en haut à droite. Après un moment de chargement, des vignettes de grande taille apparaissent par dessus la photo à traiter. On clique sur le rendu souhaité et l’autoréglage s’applique.

Autoréglages de DXO Optics Pro

Quelques autoréglages…

Les outils

Présents en haut de l’écran, ils sont au nombre de 6 : Déplacement, Recadrage, Balance des blancs, Horizon, Suppression des poussières et Balance des couleurs multi points.

Une fois que l’outil a été utilisé, l’utilisateur clique sur Fermer pour valider l’action de l’outil.

Les réglages

Ils sont positionnés à droite et sont bien sur très nombreux (je ne vais pas les énumérer ici). Pour s’y retrouver, ceux-ci sont classés dans 5 palettes distinctes : Histogramme, Lumière, Géométrie, Détail et Couleur. Une sixième palette nommée Outils Essentiels reprend quand à elle les fonctions les plus importantes présentes dans les autres palettes. Enfin, l’utilisateur a également la possibilité de créer sa propre palette pour y ranger les réglages qu’il utilise le plus fréquemment.

L’application des réglages est on ne peut plus classique et s’effectue par déplacement du curseur correspondant.

DXO-dop

Dès lors que l’on clique sur une vignette, le logiciel créé un petit fichier chariot en .dop dans lequel sont sauvegardées les modifications apportées à l’image

Point positif : les réglages qui ont été appliqués automatiquement par le logiciel sont munis d’un petit bouton interrupteur bleu. Il suffit de cliquer dessus pour masquer le(les) réglage(s) souhaité(s) et se rendre compte des améliorations apportées par DXO OP.

Bien entendu, si les réglages par défaut ne conviennent pas, il suffit de les modifier.

Autre point fort : l’aide est là à portée de clic. On clique sur le ? à droite et l’aide s’affiche en 2-3 lignes juste en dessous. C’est très intuitif. Les allergiques aux notices et manuels d’utilisation devraient apprécier…

Le débruitage PRIME

C’est l’une des fonctions les plus intéressantes de ce logiciel (version Elite uniquement). Si vous avez des photos prises à des sensibilités ISO élevées, c’est une fonction magique. Le gain entre le débruitage Classique et Prime est réel et je ne pense pas qu’il y ai mieux à l’heure actuelle. Par contre, ce traitement aux petits oignons se fait au prix d’un temps de traitement assez long (dans mon cas, 4 mn par fichier). Mais bon, qu’importe : il suffit de créer un projet avec toutes les photos à traiter et de laisser tourner le logiciel en tâche de fond.

Suppression du voile atmosphérique Clearview

C’est une nouveauté de la version 10 (ici aussi, seulement pour la version Elite). En un clic les paysages brumeux ou noyés dans la pollution reprennent un petit coup de peps. J’ai testé quelques images et personnellement je préfère jouer sur la correction du microcontraste et quelques autres paramètres.

Le partage des photos

S’agissant d’une retouche photo non destructive, il faut donc exporter la photo pour que les réglages (regroupés dans le petit fichier annexe en .dop) puissent s’appliquer à l’image.

Il est possible d’exporter les images dans les trois formats suivants : JPEG, DNG et TIFF.

DXO-Export

La fenêtre « Export vers disque » avec ses différentes options

Un clic droit sur la(les) vignette(s) sélectionnée(s) permet de choisir entre plusieurs options d’exportation :

  • Export vers disque. Dans la boite de dialogue qui s’affiche, l’utilisateur choisi l’une des options proposées par défaut par le logiciel ou détermine ses propres paramètres d’exportation (format de fichier, taille de l’image, compression, dossier de destination et profil colorimétrique).
  • Export vers Lightroom. C’est une nouveauté de la version 10. Il est possible d’exporter la photo retravaillée directement dans Lr. Dans ce cas, la photo est automatiquement exportée au format de votre choix et placée dans une collection Lr nommée « DXO Optics Pro ».
  • Export vers application. L’image est traitée puis exportée vers le logiciel de retouche de votre choix.
  • Export vers les réseaux sociaux. Le logiciel autorise la publication sur les réseaux sociaux suivants : Facebook, Flickr et Twitter.

Au chapitre des regrets

  • Le logiciel est un peu cher. Avec une version standard à 129 €, il est au même prix que la licence perpétuelle de Lightroom qui propose beaucoup plus d’options (cf. mon article sur ce logiciel). Pour avoir la fonction de débruitage Prime si efficace, il faut acheter la version Elite facturée elle 199 €.
  • DXO OP ne possède pas de fenêtre (ou de palette) historique permettant d’un simple survol de la souris de visualiser les améliorations apportées consécutivement à l’image. C’est probablement lié au fait que le logiciel ne génère pas d’aperçu de l’image comme le fait Lr. Du coup, il n’est pas non plus possible de créer des instantanés (il faut donc passer par les copies virtuelles).
  • La visualisation des photos est long. Comme il n’y a pas de création d’aperçus par le logiciel, il faut attendre quelques instants dès lors que l’on clique sur une vignette pour lui laisser le temps de lire le .dop et afficher les modifications apportées à l’image.
  • Il n’y a pas de visualisation en temps réel des modifications apportées à l’image. Dès lors que l’on déplace un curseur, il faut le relâcher pour voir l’effet s’appliquer sur la photo. C’est la même chose pour l’histogramme, il n’est pas dynamique. C’est dommage… De la même manière à mise à 0 des curseurs ne s’effectue pas lorsque l’on double clique sur le nom du curseur.
  • DXO OP est dépourvu d’outils de retouche localisée (à l’exception de l’outil anti poussière et Balance couleurs multi points). Les modifications apportées à l’image se font donc impérativement sur la totalité de l’image ou sur des plages tonales. Il n’est donc pas possible d’éclaircir uniquement le visage d’une personne qui serait à l’ombre par exemple.
  • Chose très surprenante, le logiciel n’est pas en mesure de lire les DNG qu’il a lui-même créé ! Il faut donc passer par un logiciel tiers comme Lr ou Camera Raw pour les visualiser.
    Enfin, DXO OP n’autorise pas la possibilité d’ajouter des modules externes ou des Add-ons comme Lr.

Acheter DxO OpticsPro

Conclusion

Je n’ai pas procédé à un comparatif avec les logiciels concurrents mais la qualité de traitement des images me semble excellente.

Pour moi qui utilise Lr, la prise en mains a été quasi immédiate. C’est clair, ergonomique et bien pensé. J’avais eu cette même impression avec DXO Perspective, un autre logiciel proposé par cet éditeur.

Avec cette dernière version, on sent que le logiciel est arrivé à maturité.

En résumé, DXO OP est fait pour vous si :

  • vous n’avez rien à faire d’une fonction de catalogage et que vous recherchez une solution logicielle simple d’utilisation pour développer et corriger efficacement les photos délivrées par votre APN,
  • vous photographiez dans des conditions de lumière difficiles (spectacles, concerts…) et que vous avez besoin d’un traitement du bruit nickel-chrome,
  • vous considérez que des fonctions proposées par Lr comme par exemple le filtre radial ou l’outil yeux d’animaux sont plus des gadgets que des outils de retouche.

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